Marche citoyenne : Olivier Damaisin parcourt 120 kilomètres à la rencontre de ses co-citoyens

Du 28 au 31 août 2018, j’ai eu le grand bonheur de parcourir à pied les chemins de ma circonscription du Lot-et-Garonne. La marche a le double avantage de ralentir le rythme de notre vie pour mieux en apprécier chaque instant et, grâce à cette temporalité plus tranquille, de nous ouvrir à l’autre en favorisant la disponibilité et l’échange.

Ma propre vie de député étant en permanence entre deux rendez-vous, deux interviews, deux séances à l’Assemblée et deux passages dans ma permanence à Villeneuve-sur-Lot, il m’a semblé que c’était le bon moment, après un an de mandat qui m’a fait découvrir cette fonction et ses rouages, de revenir à son essentiel, qu’est la représentation de mes administrés.
Or comment être réellement représentatif sans aller à leur rencontre ? Et quel meilleur moyen de faire ces rencontres que de se présenter simplement à eux, en habit de randonneur – en laissant ceux du Marcheur un peu en retrait ? J’ai voulu, par cette démarche, privilégier des rapports d’être humain à être humain, afin d’être dans l’écoute la plus compréhensive tout en évitant les prises à parti politique. Nul ne parvient à des résultats en clivant le débat, il me fallait donc partir avec le moins d’a priori possible et garder à l’esprit que toute colère, toute frustration a le droit de s’exprimer et que ce n’est pas en y opposant des certitudes qu’on peut parvenir à les évacuer.

C’est pour remédier à cela que cette marche citoyenne s’est imposée à moi. Être au plus près de la terre et des gens, voilà ce qui m’a motivé durant ces quatre jours. Profiter de la beauté de ma région à une allure inhabituelle pour notre société actuelle, tout en accueillant les remarques et les enseignements que chaque personne croisée pouvait m’apporter.

Adepte du tournage sur bois, j’ai appris la patience dans la réalisation de mes objectifs et, dans ce métier qui est le mien, il en faut ! « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage » disait Boileau – en parlant de poésie, mais cette citation s’applique aussi en politique : comprendre les besoins du citoyen et ceux de l’État, tenter de les concilier en faisant des études approfondies sur les sujets problématiques, établir un projet de loi et le modifier jusqu’à ce qu’il soit acceptable, puis retourner sur le terrain pour faire de la pédagogie autour du sujet traité afin de répondre aux doutes et aux questions subsistants, tout ceci prend du temps et n’est pas exempt de certaines lourdeurs parfois.

Le paradoxe de notre démocratie actuelle, c’est qu’elle demande des actions et des résultats sur le temps court, voire immédiat, alors que bon nombre de sujets requerraient d’être traités sur le temps long, ceci seulement afin que leurs effets positifs puissent advenir : dépollution de sites industriels, soutien à l’agriculture biologique et raisonnée, accompagnement vers un mode de vie plus solidaire, transition énergétique, etc.

Il en est de même pour la réforme des retraites, dont j’ai l’honneur d’être l’un des rapporteurs. Cette réforme est très souvent mal comprise par les citoyens retraités – j’ai eu l’occasion de le constater au cours de ma marche à travers plusieurs interpellations sur le sujet – alors qu’elle est nécessaire car sur de nombreux aspects, la gestion des régimes de retraites est un gouffre financier pour l’État, donc pour les citoyens via leurs impôts.

Le côté positif, c’est que j’ai ainsi pu me rendre compte de l’ampleur de ma tâche, quand je sillonnerai la France afin d’expliquer cette réforme, sur laquelle j’aurai l’occasion de revenir dans un prochain article.

Un autre de mes objectifs, en entreprenant cette Longue Marche, était aussi d’asseoir ma légitimité, en me faisant connaître et reconnaître. OUI, je suis issu de la société civile et il y a un an encore, peu de monde connaissait mon nom en dehors de Beauville, où j’étais conseiller municipal adjoint avant d’accéder à la députation. Mais OUI, je comprends tout-à-fait les attentes des Français en général et de mes administrés en particulier, et je suis capable de faire remonter leurs demandes et de les défendre avec toute l’ardeur qu’il se doit, tout en assurant la représentation des intérêts de tous.

La mandature précédente me reproche mon silence, voire mon inaction, sur certains dossiers tels que la pollution du site de l’ancienne fonderie de Fumel ? Je lui réponds que c’est elle qui a laissé de telles situations s’enliser et que désormais, pour rattraper les erreurs passées, il ne suffit plus d’une parole ou d’une décision, il faut considérer les faits dans leur ensemble, ce qui est complexe et prend à nouveau du temps. Être discret ne signifie pas être inefficace, je prends la mesure des défis qui me sont proposés, je les ai fait remonter au niveau national et j’y répondrai dès qu’une réponse satisfaisante aura émergé de la collecte et de l’études des données.

Cette marche n’était pas qu’un coup de communication, comme certains l’ont laissé penser, c’était aussi une étape dans mon enrichissement personnel. Ainsi, je suis heureux et fier d’avoir partagé ces quatre jours avec mes concitoyens, d’avoir cheminé quelques instants avec eux, d’avoir été invité à leur table au café du village, d’avoir été accueilli dans leurs exploitations, dans leurs commerces – vitaux dans cette circonscription majoritairement rurale. D’ailleurs, comme je l’avais promis, je vais à nouveau traverser ma circonscription pendant 4 jours au printemps prochain, d’est en ouest cette fois-ci. Mes collaborateurs, les élus locaux et toute autre personne désirant m’accompagner dans cette marche est la bienvenue.

Olivier DAMAISIN
Député du Lot-et-Garonne